Nani !? Le Salon de l’Erotisme a pour thématique le Manga, Cosplay et Super-Héros. Ce thème a pu en interpeller plus d’un.e…Alors pourquoi ce salon annoncé depuis quelques jours sur le site Valence – Espaces événements fait criser la cosplaysphère ? On enquête.
Le salon de l’érotisme classique, déroulé :
Comment se déroule un salon de l’érotisme classique ?
C’est très simple : on y trouve tout ce qui tourne autour du sexe. Compétitions de strip-tease, shows, vente de sextoys, bijoux, lingerie…
Doit-on s’en offusquer ? Non. Le sexe n’est pas un tabou (bienvenue en 2018).
D’ailleurs, l’organisateur s’appelle Heuninck Erick. Il n’en est pas à son coup d’essai quant à l’organisation de salon ayant pour thème l’érotisme.
Il a été en effet gérant d’une entreprise spécialisée dans l’organisation de foires, salons professionnels et congrès nommée EROPOLIS INTERNATIONAL (SIRET 49329878000039) qui a été active pendant 5 ans jusqu’en 2012.
Mêler cosplay et sexe, un mauvais mélange ?
Mettons les pieds dans le plat : il existe une industrie du X intimement liée au cosplay, en particulier au Japon. Ne faites pas les innocents, entre les hentais et les JAV où vous pouvez voir apparaître vos héro.i.ne.s préférées dans toutes les positions, ce genre de fétichisme existe et vend.
Il suffit de voir la popularité du tag #cosplay sur des sites comme PornHub ou Youporn ou d’autres sites spécialisés.
Certaines stars japonaises comme Mai Hanase, Mari Takasugi ou Yu Asakura ont des galeries, DVD et artbooks entièrement consacrés à leur pratique du cosplay érotique voir pornographique.
De manière plus récente, avec l’apparition des camgirls (Kawai Girl et d’autres) et camboys, beaucoup se spécialisent sur un créneau « geek » et oui, ils et elles arborent des cosplays de vos personnages préférés ? Pourquoi ? Pour attirer les fans et tout simplement, et parce qu’ils ou elles aiment ça. Quitte à se faire plaisir…
Ainsi on peut très bien imaginer le genre d’invités de cette convention : artistes de hentai, camgirls/boys, actrices et acteurs pornos spécialisés. Mais sûrement pas des cosplayeuses sexy comme Jessica Nigri ou Danielle Beaulieu.
Pourquoi ça choque ?
Des centaines de commentaires affluent sur les réseaux sociaux « comment amplifier un problème qui existe déjà », « encore des gens qui mélangent art, sexe et cosplay », « c’est un fake », « ça me dégoute », « et les enfants ? »
Pour les enfants : sur le site de kikashow,le salon est interdit aux moins de 16 ans. Donc n’emmenez pas Kévin 12 ans à ce salon en cosplay de Naruto. D’ailleurs l’entrée est à 10 euros.
Comme cité précédemment, cosplay et fétichisme sont intimement liés par un public précis, justement visé par le salon. Alors pourquoi s’en offusquer ? Le positionnement du salon est clairement celui d’un salon de l’érotisme classique, avec un thème cosplay, mangas, jeux vidéos…
Car oui, les héros de fiction peuvent avoir une sexualité (Gohan n’est pas né en jouant aux petits chevaux, hein Goku ?). Et la sexualité ne doit pas être un tabou.
Le salon propose aussi des spectacles, des exposants comme cités précedemment et surtout du « cosplay interactif« , ce qui peut interpeller, car le site n’est pas clair. Nous le traduisons en simplement des « babes » (hôtesses) qui figureront en cosplay.
L’amalgame « tenue sexy » et cosplay
Le petit point noir de cette affiche pour la communauté cosplay : un amalgame entre les deux pratiques. On ne reviendra pas dessus, un déguisement de farces et attrapes et un cosplay ne sont pas la même chose, l’un étant de la figuration comme un mannequin et l’autre une vraie interprétation.
Cependant cela dénonce aussi un stigmate de la communauté : celle de s’insurger pour un rien et son incapacité à se défendre calmement.
Si une personne pense que vous forniquez en cosplay ou que vous êtes acteur ou actrice porno, ne faisant pas la différence, la démarche est simple :
Défendez-vous calmement et faites comprendre à l’autre personne associant sexe et cosplay, que votre passion peut certes, inclure du fétichisme, mais que vous, personnellement, ne l’interprétez pas ainsi par choix.
Car le kinkshaming (le fait de mettre la honte à quelqu’un pour un fantasme) et le slut-shaming, c’est mal, point barre.
Malheureusement, certains réfractaires s’en donnent à coeur joie, à confondre une énième fois cosplay sexy (Patreon est souvent cité) et X.
Enfin, un article de 2017 où Japan Expo était soi disant racheté par le salon de l’érotisme est beaucoup réapparu dans les recherches : c’était un article satirique. Si cette convention s’avérait être un fake malgré des éléments contradictoires, on aura au moins couvert cet aspect du cosplay…