Chers amis lecteurs, camarades de conventions, ceux qui sont là à tout heure, cosplayeur ou non, non ce n’est définitivement pas pour mes talents en poésie que je vous écris aujourd’hui, mais pour vous parler de fanzine. En flânant dans les allées bondées de Japan Expo ou Paris Manga, le nez en l’air à la recherche d’air s’émerveillant malgré tout sur les objets accrochés assez haut pour être vu par nos yeux, vous avez déjà du voir ces stands souvent de tailles modestes où des gens souriants vous montre ce qui peut ressembler à son cousin le magazine. Peut-être même vous êtes vous déjà arrêté sur ces stands ? Si vous en avez pris le temps, vous avez alors découvert un périodique de plus ou moins bonne qualité dont le nom vous est inconnu, sauf si vous le cherchiez spécifiquement évidemment, et dont les sujets sont aussi variés que les stands de la convention où vous vous trouvez. Culture japonaise ou Coréenne en général, cuisine des pays du soleil levant ou du matin calme, mode ou encore même chapitre de manga débutant sont autant de sujet que vous pouvez retrouver dans les fanzines. Mais plutôt que de continuer à en parler sans savoir ce que c’est, et si nous donnions un sens au mot « fanzine » dans l’esprit de tout le monde ?
Un fanzine ? C’est quoi, ça se mange ?
Evidemment non ça ne se mange pas, sauf si vous aimez le papier ou qu’un de nos chers créateurs de fanzine se décide à imprimer sur une matière comestible, je soutiens que c’est une idée à creuser pour les gourmands! Blague à part, le fanzine n’est pas une invention de la communauté des fans de culture japonaise mais est d’abord une invention des fans de science-fiction américains au début des années 1930 puis, réellement popularisé en 1950, il est devenu le moyen de partager ses BDs, romans ou poésie amateurs librement. En France, c’est en 1968 que le phénomène du fanzine se développe, d’abord tourné vers des causes politiques afin de revendiquer des droits et autres. Mais je vous vois venir, vous vous demandez ce que je viens vous embêter avec des dates et des choses qui n’ont pas du tout de rapport avec la culture japonaise, et bien justement, les fans de culture nipponne que nous sommes se sont réapproprier le média !
Pour repartir un peu plus sur la définition, « fanzine », tout comme « cosplay », est la contraction des deux mots anglais « fanatic magazine », ce sont des « journaux libres » que n’importe qui peut se décider à réaliser. Ils n’ont pas d’existence officielle pour la plupart, ne sont pas obligés de sortir régulièrement, peuvent être gratuit ou payant (bien souvent, l’argent donné sert tout juste à rembourser les frais engendrés par l’impression du numéro) et sont bien souvent distribués par les auteurs eux-mêmes ce qui réduit très largement leur portée bien qu’à l’heure d’internet, il est plus facile d’en faire la pub et certains sont même entièrement dématérialisés. Je ne vous ai toujours pas convaincu n’est-ce pas ? Le simple parallèle entre les mots « fanzine » et « cosplay » ne vous a pas suffit ? Et bien tant mieux car nous allons entrer dans le vif du sujet !
Le fanzine en conventions
Mettons en parallèle la culture du fanzine dans deux pays : notre cher Japon et notre bien-aimée France.
De l’encensement du Japon…
Commençons par le Japon, terre natale de nos mangas. Il faut savoir que les fanzines connaissent un très grand succès au Japon avec les dojinshi. Et quand je dis « grand succès » je pèse mes mots ! Des conventions japonaises ont débuté en ne présentant presque que des stands étant dédiés aux fanzines, dojinshi et autres fanarts. Les fanzines sont le moyen de partager une passion mais aussi ses talents ! Et bien des talentueuses personnes se cachent dans l’anonymat, n’attendant parfois qu’à être débusqué. Les fanzines et dojinshi sont alors le premier pas que ces jeunes auteurs peuvent franchir car partager son travail à travers les fanzines c’est commencer à se faire connaître du public, certes restreint au début mais qui peut grandir petit à petit. Le partager en convention est aussi une manière de se créer des liens, non seulement avec d’autres auteurs, mais aussi possiblement avec des maisons d’édition plus ou moins connues qui pourront donner l’occasion de débuter dans un milieu professionnel et guidera pour certains à une grande notoriété. S’il ne fallait que citer parmi les plus grand qui ont débuté ainsi, alors nous pourrions citer les mangaka se cachant derrière CLAMP. Et oui ! Certains de ces auteurs dont le succès n’est plus à prouver avec des titres comme X ou encore Code Geass : Lelouch of the Rebellion pour ceux dont la mémoire flancherait ont débuté avec des fanzines ! Qui l’eu cru ? Surtout quand on se penche un peu sur l’image que la pratique à en France.
… A la presque ignorance française.
Rangez vos baïonnettes, bazooka en forme de requins et autres Zenpakuto si vous êtes un partisan du genre, je n’ai pas dit que tout le monde repoussait les fanzines au second plan, sinon nous n’en verrions plus depuis longtemps et personne ne tenterait l’aventure ! Cependant, c’est un fait dans les conventions françaises, les fanzines semblent boudés. Vous connaissez leur coin non ? Souvent dans le carré des jeunes créateurs, cet endroit de la convention où le monde s’espace, où l’on respire de nouveau, c’est là bien souvent que l’on trouve les fanzines, ou parfois sont-ils disséminés sur la convention ce qui est, tout de même, un peu rare. Combien de temps y passez-vous en comparaison par exemple avec les stands de manga d’auteurs professionnels ? Surement peu de temps et pour cause ! Le milieu est très peu développé en France. Bien sur vous en retrouverez quelques-uns à chaque convention, mais ils sont très peu à venir jusqu’en convention, notamment avec le prix des stands qui est parfois bien trop élevé pour une activité amateur pareil qui n’est pas, dans la plupart des cas, destinée au profit. Heureusement, des habitués de ce petit coin bien sympathique de convention existent et le font vivre ! C’est comme ça que certains ont pu ou peuvent encore faire de grandes conventions comme les enfants du soleil, un fanzine autour des mystérieuses cités d’or , ou encore Furyo et No-xice, No-xice étant en quelques sortes passé à la postérité et qui ne peut plus réellement être compté en temps que fanzine cependant il y eut des fanzines créés par No-xice et même plusieurs ! D’ailleurs, tout comme le fanzinat permet au Japon de se faire un nom, en France aussi nous avons des dessinateurs désormais professionnels qui sont passés par la case fanzine avant d’entrer dans le monde des dessinateurs. Et oui, si vous ne le saviez pas, des dessinateurs comme Florence Torta et Philippe Cardona qui maintenant dessinent entre autre les BD Noob et Néogicia d’Olydri édition, que je vous conseille si vous voulez vous divertir et que vous ne connaissez pas, ont débuté par le fanzinat avec un fanzine nommé Dream on. Je trouve le titre assez bien trouvé ca le fanzine aide certains dessinateurs à ne pas abandonner ! Et vous qu’en pensez vous de ce titre ? Et d’ailleurs, que pensez-vous du monde du fanzine en général ! L’aimez-vous ? Vous y intéressez-vous ?
J’espère vous avoir appris de nouvelle chose ou vous avoir diverti avec cet article auquel je compte éventuellement donner une suite avec des interviews d’anciens et de nouveaux dans le monde du fanzine ! Merci de l’avoir lu et à la prochaine !